26.9.06

La Crevette s'offre un site sur .mac : mieux qu'un blog !

Décembre 2005, le blog "Les boules !" voit le jour. Pour fêter la première bougie, je vous propose de déménager le blog en vous offrant chères libellules virtuelles un site plus dynamique. Même principe avec une présentation plus soignée, des rubriques photos (famille et amis), l'actualité du livre, un blog interactif (votre avis m'intéresse toujours et encore) et un lien direct pour m'écrire de manière plus confidentielle. Si tout cela vous intéresse, libellules virtuelles, je vous invite à cliquer sur ce lien : Bienvenue sur le site Les boules !
Merci de votre fidélité !

12.9.06

La flambée d'une rentrée musclée !

Lecteurs virtuels, après l'été palmier/infirmier, toujours aventurier, je me suis balladé entre des vacances en famille et des soins en brochette (Pirouette, cacahuète, casse-noisette !).

Chouette, c'est la rentrée, j'abandonne ma serviette et ma casquette pour regagner le net et venir vous parler de l'actu-gazette de la crevette. Alors que se passe-t-il pendant que Fogiel prépare son retour sur M6 et que la rentrée littéraire compte près de 700 ouvrages publiés et proposés ? Où en est La Crevette trouble-fête ?

Crevette inquiète, je continue mes soins. Crevette jaquette, je vis toujours mon amourette avec mon copain tapette. Vive la levrette et la sucette ! Oups ! ;-) Crevette poète, à noter sur vos tablettes trois dates importantes :
- 16 septembre 2006 : participation au Mans (Clinique Victor Hugo) à la Fondation pour la lutte contre le cancer. Débats, témoignages, rencontres, une journée de contact ! (Je vous en parlerais un peu plus tard).
- 7 octobre 2006 : séance d'échanges et de conversations avec les lecteurs. Vidéoland. 7 Rue Docteur Morere. Palaiseau.
- 15 octobre 2006 : le salon du livre des auteurs indépendants à Paris, Métro Glacière. (affaire à suivre). Entrée gratuite.

Merci de votre fidélité. Et courage pour votre rentrée que je vous souhaite rythmée et raffinée.

Crevettement vôtre !

13.8.06

Faire le point sur mon cancer : "c'est quand que tu te casses ?"

Depuis décembre 2005 que ce blog existe, je suis toujours malade du cancer (et tous les lecteurs de ce blog (même les plus virulents) savent que je suis cancéreux depuis les années 2000). Je vais donc pour la première fois sur ce post (trop long pour tenir sur un post-it !) faire le point. Bilan !


- Février 2000 : ablation du testicule droit (orchidectomie pour un cancer testiculaire pT1, N0). Tumeur vitelline avec composante chorio-carcinomateuse et de carcinome embryonnaire (bref une bête bien féroce !).
- Avril 2000 : Traitement de chimiothérapie conventionnelle de trois cycles (toutes les trois semaines) d'Etoposide et Cisplatine.
- Septembre 2000 : Rémission complète.
- Mai 2004 : ablation du testicule gauche (orchidectomie pour un cancer testiculaire). Tumeur germinale non séminomateuse associant un carcinome embryonnaire avec tératome (encore une bébête très féroce - plus violentes que mes ennemi(e)s de la culture burger !)
- Juin 2004 : Traitement de chimiothérapie conventionnelle de quatre cycles (toutes les trois semaines) d'Etoposide et Cisplatine.
- Octobre 2004 : Rémission complète.
- Février 2005 : Coulée ganglionnaire latéro-aortique gauche de 2,5 cm de grand axe, transversale. Traitement de chimiothérapie par VEIP de quatre cycles.
- Juin 2005 : Curage inter aortico-cave et lombo-aortique montrant un foyer tumoral résidul ganglionnaire et extra ganglionnaire comportant du tératome et du carcinome embryonnaire (encore cette vilaine bête !).
- Août 2005 : Rémission complète.
- Novembre 2005 : Récidive pulmonaire. Une douzaine de nodules.
- Décembre 2005 : 2 chimiothérapies conventionnelles taxol (essai thérapeutique)
- Janvier à Avril 2006 : Chimiothérapies intensives au nombre de 3 cures d'un mois en secteur protégé à Villejuif.
- Mai 2006 : Disparition des métastases pulmonaires, apparition d'une douzaine de nodules au foie.
- Mai-Aôut 2006 : Traitement de chimiothérapie Gemzar en hôpital de jour. Premier bilan : bon résultat précoce, bilan hépatique presque normalisé, persistance à l'identique mais plus nécrotique (le tissu cancéreux cicatrice par l'action de la chimio) des lésions hépatiques du foie.
- Août 2006 : Toujours sous Gemzar. Bilan prévu vers Octobre 2006.

Voilà membres de la culture burger, votre animosité ne pourra jamais me toucher comme cette saloperie. Je laisserais donc vos deux premières réactions puériles sur ce blog, mais je n'en ferais pas davantage si d'autres doivent suivre, car cet espace est réservé aux idées concernant le sujet et non un endroit où on vient régler ses comptes (pour cela, il y a mon adresse email).

Au secours, la méchanceté gratuite est partout, même sur le blog d'un cancéreux (moqueur) !

2.8.06

Vente en ligne sur Priceminister de "Pas de quoi se taire" : lachez-vous, achetez-le !

Voilà, il me reste encore (et tant mieux, car je veux en faire profiter le maximum de gens !) des exemplaires de "Pas de quoi se taire", le premier livre de Monsieur Mangelle Christophe (moi !). Alors si vous n'avez pas la (mal)chance (chacun voit midi à sa porte comme il l'entend, n'est-ce pas Brigitte, l'amie/ennemie qui fait la gueule à chaque fois qu'elle prend 100 grammes (ce n'est donc un secret pour personne, c'est donc très souvent qu'elle me boude parce qu'elle ne s'aime pas bien enveloppée)) de me connaître pour que je puisse prendre un pot et vous présenter (dans le but de vous le vendre pour le lire !) le bouquin, je vous fais part que vous pouvez vous le procurer (avec grand plaisir !) sur le site de vente par correspondance :
www.priceminister.com dans la rubrique "livre" (évidemment !)

Ce livre, je lui dois tout. Au fond du gouffre, en train de croupir dans les eaux troubles, manquant terriblement d'oxygène, ce dernier me maintient la tête hors de l'eau. Trois mois passent après sa naissance, et voilà déjà plus de 500 exemplaires qui se sont écoulés. 500 lecteurs se sont accaparés mon bébé (fabriqué dix fois plus avec ma tête qu'avec mes couilles !). Le bouche-à-oreille marche à merveille pendant que la chimiothérapie me terrasse lamentablement. Sauf que savoir que "Pas de quoi se taire" rencontre un accueil chaleureux me donne des ailes dans le dos que je n'arrive malheureusement pas encore à déployer. Aujourd'hui, je les sens bien dans le dos. Mais, je bouge avec prudence car j'ai peur de les briser. Alors, je ne m'en sers pas de peur de les abîmer. J'attends le bon moment. Je reste donc tranquille. Je me soigne. Je m'occupe de "Pas de quoi se taire" (le faire connaitre, atteindre les 1000 exemplaires (j'y crois !), je cherche aussi un éditeur car je souhaite faire connaître ce livre (même si c'est un premier) à un plus large lectorat (qu'on le trouve enfin en librairie, à la fnac,... joli rêve ?!)). Et puis j'ai commencé à travailler sur la suite (eh oui, le cancer, ça ne part pas comme ça, c'est bien plus coriace qu'un rhume !) de "Pas de quoi se taire" (je vous tiendrais au courant, affaire à suivre...) avec autant d'humour et de douleurs. Grâce à l'écriture, j'attaque dur le cancer. Je tente de reprendre le contrôle sur ma vie (menacée). Pourquoi ? Dans l'espoir de déployer pleinement mes ailes et me sentir enfin libre !

Alors, curieux, retardataires, peut-être les deux, amoureux de lecture et généreux (un petit peu quand même, ce livre coûte 20 euros, prix moyen d'un bouquin mais beaucoup trop cher pour une infirmière de l'hôpital de jour des Diaconesses (près de ses sous et prête à l'emprunter à une de ses collègues, vous voyez le genre !)), sollicitez-moi, et je me ferais une joie de vous rencontrer pour vous présenter l'ouvrage (économie des frais de port et convivialité assurée) ou alors optez pour la solution de facilité (qui vous tend les bras), commandez-le sur :
www.priceminister.com

Je reste à l'écoute. Vos commentaires m'intéressent. Merci à vous tous. Je vous souhaite un bel été (sans être embêté !). Amicalement. Bonne bourre ! (sans être lourd avec capote sinon c'est lourd !)

25.7.06

Sécurité Sociale : paiement alétoire pour cancéreux récidiviste ?!

"Allô ?"
"Oui, je vous appelle car depuis le 1er juin de cette année, je ne perçois plus mes indemnités journalières pour la (X)énième fois depuis que je suis cancéreux invétéré (à partir d'avril 2004 jusqu'à nos jours). Que dois-je faire ?"
"Je m'occupe de vous personnellement, c'est scandaleux ! Ne faites rien." me réponds mon assistante sociale (de la cpam). Dévouée, mais prise au piège dans un système devenu plus que merdique, elle me réconforte comme d'habitude, en prenant ma requête plus qu'au sérieux. Des semaines et des semaines de coup de fil, pour s'entendre dire : "Après six mois d'arrêt longue maladie, on doit recalculer les droits de l'usager." (du patient bande de cons ! Car usagé et usé je vais le devenir bien avant que le cancer m'ait rongé si vous continuez chère Sécurité Sociale à me traiter comme un mec atteint d'un rhume !)
"Mais ce monsieur est malade depuis bien plus longtemps que ça. Seulement étant obligé de subvenir à ses besoins, dès qu'il s'est senti mieux (alors qu'il n'était pas guéri, la preuve puisqu'il dépasse en ce moment les six mois d'interruption de travail pour un cancer et non une déprime causée par la misère des économies de la Cpam se répercutant sur son état psychique) il a travaillé deux mois seulement à mi-temps thérapeutique (car le cancer l'a rattrapé ! salaud !). Mais avant cela, il était déjà en arrêt longue maladie depuis avril 2004 jusqu'aux fameux mois de "courage" (deux, c'est peu oui lol)."
"Oui, mais si ce monsieur n'avait pas repris le travail, on n'aurait aucunement besoin de recalculer ses droits pour qu'il soit payé convenablement (pitoyablement oui!) et ses indemnités journalières seraient virées tous les quinze jours sur son compte bancaire.Voilà pourquoi aujourd'hui, la Sécurité Sociale coupe tout (sans prévenir en disant bien sûr qu'elle l'a fait; c'est bizarre, les factures, je les reçois, leur lettre me prévenant d'un arrêt radical de mes revenus, je ne la reçois pas. Ce n'est pas de bol tout de même)" Tant pis si le cancéreux est dans la merde, un petit peu plus ou un petit moins, il ne doit plus être à ça près.

Bravo ! Je suis un crétin. Je n'ai rien compris à ce système de solidarité. J'ai voulu reprendre le travail alors qu'il ne fallait pas. Il fallait profiter du système, le presser comme un citron, jusqu'au trognon (tant pis si ça jute de trop sur mon compte bancaire sans que je n'aille bosser et trimer afin de mériter cette argent) et puis rien à foutre du trou de la Sécurité Sociale. Cela m'apprendra de me mêler de ce qui ne me regarde pas et de vouloir toujours être parfait. Pourquoi ai-je songé à aller travailler si vite ? Parce que je crevais la dalle. Parce que je ne supportais plus d'être le boulet cancéreux de cette scandaleuse société. Parce que j'ai conscience que je coûte cher et que dès que je le pouvais, je voulais très vite coûter moins chère. Sauf que la Cpam aujourd'hui s'en tape de tout ce ressenti. C'est bien pour les assistantes sociales mais pour les buroliers (les gens qui bossent dans un bureau "le pere noël est une ordure"lol), ils ne se nourrissent pas des états d'âmes des usagers usés. Ils te mettent en pleine gueule "Mais il ne fallait pas reprendre le travail, on n'en serait pas là et vous seriez en train de continuer à toucher vos revenus sans incidents."

Certes, sauf qu'aujourd'hui, on en est là. Plutôt, j'en suis là, sans un sous sur mon compte. Si, il y a une somme à trois chiffres sur mon compte dans la case...débiteur : - 257,87 euro. Ce n'est pas grave, bonne nouvelle, ma sauveuse (l'assistante sociale de la cpam) m'appelle ce jour pour me dire que tout rentre dans l'ordre. Et que dans quelques jours je recevrais tout mon argent (2 mois de retard payé : l'équivalent du montant de deux loyers, ça va pas chier loin! lol). Mon découvert respirera mieux, la banque au passage se gavera un peu et moi, je compterais mes pièces en moins d'une seconde le moins prochain. Pourquoi ? Parce que je n'en aurais déjà plus. Ah cancéreux, c'est clair que cela n'a jamais été un métier d'avenir !

Il était une fois, un jour de chaleur, soudain un mal de foie, une intense douleur.

Jeudi 20 juillet, le matin, je me lève avec une douleur fixe et volontairement tenace. Obstinée et pernicieuse, elle rend le confort de ma vie éphémère. Et perturbatrice, elle crée le doute car je ne sais pas si j'ai mal au ventre (un ulcère ?), au côlon (le transit qui se détraque avec la chaleur ? Mais non, pourtant, je fais des beaux cacas bien moulés), au foie (les lésions hépatiques se propagent ? Où alors s'en vont ? Le cancer s'en va ou revient ?). Alors j'appelle l'hôpital. Facile, c'est ce qu'il faut faire lorsqu'on se lève avec une douleur qui chahute mon humeur.

Simple comme un jeu d'enfant, une journée après, vendredi matin, le mal persistant me pousse à faire ce coup de fil élémentaire. J'appelle. Qui ? L'hôpital de jour (là où je vais mes cures de Gemzar (la chimio)). Personne ! Casse-pieds, je réitère et je tombe sur un réceptionniste plutôt fâcheux. "C'est les vacances et l'hôpital de jour est fermé le vendredi", voilà ce que me dit le pseudo agent d'accueil (un mot sur deux ressemblait plus à une langue inexistante plutôt qu'à du français et son ton jovial donnait envie de ne plus être cancéreux souffrant mais nettoyeur à la Reno dans Léon de Besson). Une guerre sans fin commence entre Fred (mon copain le roquet) et le monsieur de l'accueil de l'hôpital. Bref, tout ce merdier, juste pour nous dire qu'il ne faut pas être en difficulté le vendredi et le week end.

Laborieuse mésaventure, je continue tant bien que mal à supporter cette douleur aussi têtue qu'un gay qui ne veut pas coucher avec la plus belle bombe (femme évidemment) du moment. Alors mon roquet chéri aboie sur tout ce qui peut, ce qui permet quand même de débloquer la situation et d'avoir enfin un oncologue spécialisé au bout du fil. Sauf que lui, il ne s'est pas ce que j'ai et qui je suis. Mais il peut quand même à distance consulter mon dossier. En cinq minutes, il me conseille de prendre de la morphine (je n'avais pas attendu qu'on me le dise !) et de rajouter un autre médicament. De plus, il me dit que si j'ai mal c'est à cause de mes lésions hépatiques. Mes quoi ? Mon cancer ! Bien monsieur. Merci monsieur (de me dire que j'ai grave le cancer ! Encore !) Sage et raisonné (ça m'arrive), je tente de calmer la douleur en me disant qu'il a préféré parler du pire afin de se protéger (donc sans me protéger). Après tout, c'est classique, le patient, il est touché, le médecin non. Alors, c'est bien logique, il faut se protéger de ce qu'on n'a pas. Certes, mais on ne va pas protéger quelqu'un de ce qu'il a (peut-être ou déjà). Et puis si on l'enfonce un peu plus ou un peu moins la tête sous l'eau, c'est moins grave que de se casser une jambe, c'est juste de la maladresse à la con de la part d'un professionnel de la santé perdu dans une organisation estivale qui tire sur les ficelles du moindre coût et l'augmentation des ratages les plus effrayants. Et dans le milieu, on n'est pas à une bavure près. On manipule juste des vies. Et une vie, c'est rien ! Mais oui, c'est ça ! Et s'il s'agissait de la tienne bigorneau, ce serait bien différent, avec ton air de trou du cul, tu serais embêté comme une truffe. Comme moi ! Oui. C'est évident.

La morphine me fait gerber. La chaleur me casse. Rien ne change. Samedi fin d'après-midi, Fred dévoué et inquiet continue d'aboyer cette fois-ci sur ma mère. Vexée mais dévouée (si si elle aussi), elle file me chercher avec Alain (son ex que je préfère) pour me conduire aux Urgences où je suis attendu car mon roquet chéri d'amour a appelé tout le monde pour avoir le numéro de portable du médecin qui s'occupe de moi et il l'a dérangé dans sa petite vie (il se baignait en dordogne lol). Ce dernier, adorable (il faut le dire), l'a bien accueilli et ils ont parlé ensemble de la marche à suivre la plus sûre (aller faire un petit tour aux urgences). La plus sûre mais la moins rapide : arrivée vers 17h, départ vers 00h30. Diagnostic plus rassurant : réaction de la chimio sur le foie (pas forcément mauvais signe car la chimio en faisant son travail peut me faire mal au foie). Action efficace : une dose de Cortisone injectée par les veines accompagné de Mopral protecteur gastrique atténue bien la douleur sans la faire disparaitre complètement. Rassuré et enfin heureux de moins ressentir cette torture (accro à moi) depuis trois jours, je rentre pour manger et dormir avec mon roquet chéri. Ah je l'aime celui-là, sinon, ça ferait longtemps qu'il terminerait dans sa niche. Mais je le garde tant qu'il ne mord pas car mis à part ça il est doux, tendre, câlin et il a un coeur gros comme ça. Mais le jour où il mord, je le vire (c'est mieux que de le piquer), car après le cancer, je vais pas en plus me choper la rage !

Voilà ce que c'est d'aimer. Voilà ce que c'est de souffrir quand on a le cancer. Et quand tout cela se mélange, voilà le cocktail détonnant que j'ai voulu partagé avec vous chers lecteurs virtuels. Une tranche de mie, non de vie, d'un cancéreux amoureux. Peace and love.

5.7.06

Métro, CHIMIO, dodo. À quand le boulot ?

Mes cheveux repoussent n'importe comment (si si je vous assure, je retrouve des cheveux très fins comme les premiers que j'ai eu lorsque je venais de faire mes premiers pas sur cette Terre tourmentée. Je ressemble à un savant fou. À 1 an, c'est adorable cette chevelure doucereuse, mais à 27 ans, dans le métro, lorsque les rombières urbaines sortent le nez des potins de Voici (en promo cette semaine en kiosque) pour me fixer comme un insecte répugnant (elle scrute mes petits cheveux rebelles avec insistance), je rentre avec une seule idée en tête (retrouver la boule à zéro) que je fais part à Fred (mon amoureux devenu coiffeur pétasse lol). Redevenu chauve, les grognasses trop curieuses ne lèvent plus la tête pour regarder le cancéreux en voie de dissimulation. Voilà ce que c'est de prendre le métro entre deux chimios !

La chimio reste "facilement" supportable à côté de ce que j'ai pu connaître il y a quelques mois en secteur protégé. Celle-ci reste juste une obligation à mes yeux mais en rien une contrainte (même si mes plaquettes se font grignoter méchamment, relativisons, j'ai connu pire, avant j'étais un légume en train de végéter dans un pieu d'hôpital). Aujourd'hui, je suis au stade où je n'ai jamais autant été à l'écoute de mon corps. Alors après une chimio suit toujours un dodo. C'est la règle d'or du cancéreux raisonnable qui préfère sacrifier une bonne après-midi d'un sommeil réparateur plutôt que d'attendre que la sournoise chimio (elle utilise le même langage que le cancer pour éradiquer ce connard) s'empare de mon grand corps malade pour lui infliger quelques jours de torture sous prétexte qu'elle me soigne en retour. Alors pour éviter la casse, le jour J, c'est "métro, chimio, dodo".

C'est bien beau tout ça, la guérison se rapproche... Mais au détriment de la construction de ma propre vie (doucement allez vous me dire, chaque chose en son temps). Sauf que le boulot me manque (alors que la chimio me lasse), mais je me raccroche au métro (il y a encore quelques mois je payais mon pass Intégrale pour rien, car même le métro, je ne pouvais pas l'emprunter, aujourd'hui, je me déplace) et puis quand le statut de "cancéreux" devient trop difficile à supporter, je me refuge dans le dodo (sans prendre de Lexomil, rassurez-vous).

Patience, avec le temps tout s'arrange... J'atteins presque la bonne combinaison. Au départ c'était "dodo, chimio, dodo", et puis quelques temps après, c'est devenu "métro, chimio, dodo", alors demain, j'ai le droit de penser (c'est du bon sens uniquement !) que le mot "boulot" sonnera la mort du mot "chimio" pour l'éternité illimitée sans limites voire plus que ça (MDR) Et qu'en conclusion, j'écrirais sur ce blog un article que je pourrais enfin (le soulagement) intitulé (sans exagération) :
"Métro, boulot, dodo", le minimum qu'un Homme doit vivre.

26.6.06

Cancéreux mais heureux !

Il y a quelques mois la vie est une salope. Décembre 2005, j'intègre l'IGR de Villejuif car mes poumons logent des métastases "rebelles" de mon cancer des couilles ! Eh oui, cette saloperie part des bijoux de famille pour se poser dans le haut de mon for intérieur sans nous dire si elle finira sa course là ou ailleurs. Aujourd'hui, (restons prudent avec mes cellules insolentes et sauvages) mes poumons respirent mieux. Merci IGR, merci ma famille, merci mes amis, merci mon amoureux, merci là-haut (oui très haut !), merci le progrès, merci à notre système de solidarité français tant critiqué (par mes soins aussi, mais si je vous assure, il m'arrive de critiquer un tout petit peu lol)... Et un grand merci à tous les lecteurs (les miens !) qui m'ont lu et qui me donnent la niaque de vivre (l'écriture me protège j'en suis convaincu).

Avril/Mai 2005, la vie est une taquineuse très vicieuse. Plus que soutenu par vous tous, je redonne un nouveau souffle à ma vie sauf que... Je peine encore à vivre dans un corps sain de toutes cellules néfastes et briseuses de rêves. Ce cancer me fout tellement la gerbe qu'il me retourne le foie. Je fais une crise de foie ? Non, l'insolente maladie ne me quitte pas et me prouve sa fidélité en foutant en l'air mon bilan hépatique (mais pas mes marqueurs tumoraux (tu ne les auras pas sale bourreau !)). Alors, ça veut dire quoi ? Eh bien, ça veut dire que le cancer me nargue, il est encore là (au foie) (comme un alcoolique). Mais je ne me décourage pas.
- Cancer, tu ne m'auras pas à l'usure. C'est ma stratégie, pas la tienne. Je porte confiance à mes alliés (chimio).
- J'ai failli baisser la garde cet hiver en secteur protégé. Mais là je suis heureux d'avoir tenu car je vis des belles choses.
- Quoi ? ça te fais chier ? Tant mieux, c'est que je commence à te toucher alors.
- Juste un truc, tu es la source de ma haine alors je vais être vulgaire grave : VA TE FAIRE FOUTRE !!

Si je n'avais pas fait les trois cures intensives de chimiothérapie et subit tant de souffrance, je n'aurais jamais pu :
- Reconstruire mon puzzle familial.
- Découvrir Montréal.
- Voir les concerts de Dyonisos, les Têtes Raides, Olivia Ruiz, et Indochine.
- Lire un bouquin très drôle et écrire le mien qui je vous promet le sera aussi.
- Et entendre des critiques "curieuses" sur "Pas de quoi se taire" : comme "Votre livre est vulgaire, ça parle de couilles et de gays, ce n'est pas beau !". C'est vrai que c'est moche à côté du cancer, qui lui est beau ! lol

Bref, cancéreux toujours. Plus malheureux. Mais enfin heureux. Jusqu'à quand ? Pfff, je veux toujours trop en savoir !

6.6.06

Perdre la boule !

Quelle semaine ! Sous le signe de la rencontre et de l'échange, je profite de la phase de pause de mon traitement de chimiothérapie en acceptant l'invitation de mon Boss pour venir faire mes premières séances de dédicaces dans le cadre de sa boutique conviviale. Endimanché dans une chemise pink et un jean Diesel avec une veste Melchior, je profite de mon bain de foule pleinement. Et la température est chaude, si chaleureuse que des giboulées de compliments me font tourner la tête au point que je suis à deux doigts de me choper le melon. Finalement le comble pour un mec qui a écrit un livre sur sa paire de cerises attaquées par une incruste tumorale sur le noyau !

Après avoir perdu mes boules, ce qui m'a valu d'avoir la boule à zéro et les nerfs en boule, je ne souhaite pas que tout ça fasse boule de neige au point de me retrouver à perdre la boule ! Trop, c'est trop !

Alors j'évite la boulette de la grosse tête. Je me remets au travail parce que c'est pas le tout de faire le beau au restaurant ou chez Vidéoland. Les lecteurs veulent la suite, simplement parce qu'ils ont faim d'être resté sur leur fin. Pris à mon propre piège d'un livre se terminant sur une ouverture, je me fais secouer les puces pour raconter la suite. Je suis d'accord, j'ai tellement de trucs à vous dire (encore !) que votre requête me stimule à reprendre ma plume. Etre sollicité me fait perdre la boule ! Merde, c'est pas le moment, sans elle, je ne suis rien.
"S'il-te-plaît, ne roule pas, reste bien fixée sur mes épaules, j'ai tant besoin de toi !"

Allez, c'est promis, je prépare la suite, c'est une affaire qui roule ! Comme une boule ? Mieux que ça encore.

24.5.06

Séances de dédicaces à Palaiseau le mardi 30 mai 2006 et le samedi 3 juin 2006 !

Le rêve se réalise ? Peut-être. Heureux d'avoir écrit ce livre, je constate aujourd'hui que j'ai dépassé le stade de mes espérances avec ce premier "bébé". Uniquement grâce au "bouche-à-oreille", j'ai vendu déjà plus de 500 exemplaires en un trimestre (en sachant que j'étais hospitalisé la majeure partie du temps). Le livre continue à se vendre. Et j'espère bien qu'un jour, "Pas de quoi se taire." trouvera un éditeur afin d'être proposé à un plus large lectorat.

Aujourd'hui, ma santé me permet de vous rencontrer davantage. Entre deux cures de chimiothérapie, je suis heureux, chers lecteurs, de vous annoncer ma venue à Palaiseau :
Vidéoland
7 rue Docteur Morere
91120 Palaiseau
Accès RER B descendre à palaiseau ou palaiseau-villebon.

Quel intérêt ai-je à vous rencontrer ? Si j'ai écrit ce livre, ce n'est pas par souci de voyeurisme ou d'absence de pudeur, bien au contraire, c'est pour mettre le doigt là où ça fait mal. Je ne pouvais pas vous parler de la maladie qu'en surface comme d'autres le font si bien. Pour que le témoignage ait de la force (et j'espère qu'il vous a touché), il fallait que j'ose me mettre à poil obligatoirement. Alors maintenant que je suis nu, je viens à votre rencontre pour entendre tout ce que vous avez à me dire sur ce livre, ce qui vous a touché, ce qui vous a gêné, ce qui vous a choqué.

Trois mois en secteur protégé, ça coupe du monde (rien à voir avec la coupe du monde), ça isole, alors histoire de rattraper tout ça, je vous attends très nombreux afin que je me noie dans un bain de foule !

Séances de dédicaces le mardi 30 mai 2006 de 15h à 20h et le samedi 03 juin 2006 de 15h à 20h. Vidéoland Palaiseau.